Dans les favelas : la littérature m’a sauvée

Les lecteurs de Je suis favela, du Manuel pratique de la haine, de Favela Chaos (bientôt ! ) connaissent déjà la littérature marginale, cette littérature écrite dans les favelas du Brésil par ceux qui y vivent. En ce moment se déroule dans les favelas de Rio la FLUPP, ou un sarau gigantesque.

Qu’est-ce qu’un sarau ? C’est un événement culturel qui a lieu dans la favela, où les habitants se réunissent pour s’exprimer ou se manifester artistiquement.

Nous en parlions d’ailleurs en détail dans la partie documentaire de Je suis toujours favela, dans l’article :  » La périphérie, nouveau centre culturel ».

Flupp, Praçca do Pacificador, Duque de Caxias, Rio de Janeiro, Brasil.

Sarau de la Flupp, Rio de Janeiro, Brésil. Ambiance détendue !

 

La FLUPP a lieu toute l’année, une fois par mois, avec un temps fort au mois de novembre, où les conférences, les rencontres, etc. ont lieu toute la journée. Elle organise des ateliers d’écriture – nous avions d’ailleurs eu le coup de coeur l’année dernière pour certaines nouvelles que nous avions publiées dans Je suis toujours favela. (voir les auteurs ici et nos articles ici et ici).

De nombreux auteurs brésiliens publiés chez Anacaona ont déjà participé à la FLUPP, pour rencontrer le public (Marcelino Freire, J.A.Carrascoza, Ana Paula Maia, Ferréz, Buzo, etc.)

Aujourd’hui, revenons sur le parcours de Raquel Oliveira, une habituée de la FLUPP, qui a d’abord écrit des poésies, puis des nouvelles… Et qui sort cet hiver son premier roman, très autobiographique. Il est vrai que cette femme a une trajectoire digne d’un roman… Sniffeuse de colle à six ans, vendue à neuf, un premier révolter à onze… Plus tard, elle se marie avec Naldo, trafiquant de drogue légendaire à Rio dans les années 1980.

Le trafiquant de drogue Naldo, dans la favela de la Rocinha, à Rio.

Le trafiquant de drogue Naldo, dans la favela de la Rocinha, à Rio.

En 1988, Naldo est abattu par la police et Raquel prend sa place à la tête du trafic. Mais accroc à la coke et à l’alcool, elle perd tout.

Aujourd’hui, tout cela c’est de l’histoire ancienne… Depuis 10 ans, Raquel est en « désintox » ; elle a découvert la poésie, repris ses études, est entrée à l’université… Elle confie ainsi :

Ecrire me donne du plaisir, cela remplace la cocaïne. Cela m’aide à supporter mon histoire.

Et elle vient d’écrire son premier roman, qui retrace sa vie.

C’est beau, la littérature qui « sauve », littéralement, les gens ! On souhaite une longue carrière à Raquel 😀

Raquel-Oliveira_Blog Anacaona

 

2 replies on “Dans les favelas : la littérature m’a sauvée

  • Paula

    Bonjour Margot, le livre de Raquel , « a numero um » n’est disponible qu’en portugais.
    Mais si vous voulez la lire en français, Raquel a écrit une super nouvelle dans « Je suis Rio » ! parmi une vingtaine d’autres auteurs.
    A bientôt,
    Paula

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