Les adopté.es prennent la parole

Nous sommes très fières d’annoncer la parution de l’essai L’adoption internationale, mythes et réalités de Joohee Bourgain !

La mythologie que Joohee Bourgain déconstruit dans son essai (entre autres, le mythe de l’orphelin·e ou encore le mythe de l’abandon…) est présente encore aujourd’hui dans de nombreux esprits. Joohee Bourgain témoigne également à partir de sa propre expérience d’adoptée sud-coréenne et appelle à la politisation pour que la prise de conscience individuelle soit suivie d’une organisation collective. Et cela vient, petit à petit… Que ce soit pour témoigner, ou réclamer une justice qui leur est due, les adopté·es venu·es en France commencent a acquérir une visibilité dans l’espace médiatique et c’est tant mieux !

Les scandales autour de l’adoption sont nombreux.

Aujourd’hui, de plus en plus de personnes adoptées cherchent à témoigner de leur expérience et réclament une justice pour ce qu’elles ont vécu. C’est le cas notamment de Julie Foulon, une adoptée française d’origine éthiopienne, qui accuse – avec une dizaine d’autres personnes adoptées en France – l’organisme Les Enfants de la Reine Miséricorde de pratiques illégales sur ses conditions d’adoption. « Parents biologiques déclarés décédés, absence de consentement pour l’adoption, enfants rajeuni·es sur les papiers… »[1]. Elle retrace son parcours dans un livre, Sara et Tsega. Le 26 mai 2021, elle a porté plainte contre cet organisme. Après avoir retrouvé sa mère biologique qui avait été déclarée décédée, elle annonce dans une interview :

« Avec cette plainte, je souhaite que la justice française reconnaisse que je n’aurais jamais dû être adoptée »[2].

Causette.fr

On peut également citer Mariela, dont l’histoire est retracée dans un article paru récemment dans Ouest France. Née au Guatemala, elle a été adoptée à l’âge de 11 mois par une famille belge. On a toujours dit à Mariela que sa mère l’avait abandonnée, car trop pauvre. Un jour, Mariela la retrouve sur Facebook. Elles reprennent contact, et sa mère lui raconte ce qui s’est vraiment passé : hospitalisée bébé, Mariela a été kidnappée, puis on a dit à sa mère qu’elle était morte. Mariela, à la recherche de ses origines, a donc découvert avoir été victime d’un trafic d’enfants, un aspect bien trop présent dans le système de l’adoption internationale. Selon la justice guatémaltèque, ce trafic d’enfants rapportait environ 200 millions de dollars par an aux réseaux mafieux. Mariela a fondé l’association Racines perdues.

Mariela a fondé l’association Racines perdues.

Ces tragédies sont loin d’être des cas isolés. Le système de l’adoption internationale, comme le dit Joohee Bourgain dans son essai, a tout d’un marché.

Très rarement invitées à parler de leur expérience et des problématiques de l’adoption dans l’espace médiatique, les personnes adoptées reprennent la parole. De nos jours, il existe de plus en plus de ressources qui traitent de ces sujets. Voici quelques ressources :

  • le blog de Joohee Bourgain, Voix débridée, qui aborde des thèmes qui sont traités en profondeur dans son essai paru début mai ;
  • La Fondation Racines perdues, sur les enfants adopté.es du Guatemala :
  • la bande-dessinée Couleur de peau : Miel, de Jung (remarquable !)
  • le film d’Amandine Gay, Une histoire à soi, qui suit le parcours de cinq adopté·es – dont Joohee –, et qui a également fondé le Mois des adopté·es, un événement annuel qui souhaite une « libération de la parole des personnes adoptées et une prise de conscience générale sur ce sujet encore trop méconnu » ;
  • le podcast Kiffe ta race, qui a dédié un épisode à la question des adopté·es, avec comme intervenante Joohee ;
  • le podcast Le cul entre deux chaises qui parle des identités « entre deux » avec notamment un épisode sur l’adoption ;
  • et bien sûr le livre de Joohee Bourgain sur l’Adoption internationale, qui fourmille de références et de liens.

Retrouvez sur le Facebook des éditions Anacaona son live du 30 mai avec Grace Ly, écrivaine et réalisatrice, autour de l’adoption internationale et des discriminations que vivent les personnes asiatiquetées en France. Venez assister également aux rencontres de J. Bourgain en librairie autour de son essai, à Paris le samedi 5 juin avec la librairie Calypso (réservation obligatoire ici) ou à Lille à la librairie L’affranchie le vendredi 25 juin.


[1] https://www.causette.fr/societe/en-france/les-enfants-de-reine-de-misericorde-un-scandale-de-ladoption-en-ethiopie-episode-1

[2] https://www.causette.fr/societe/en-france/les-enfants-de-reine-de-misericorde-un-scandale-de-ladoption-en-ethiopie-episode-3?fbclid=IwAR37Sd7wB8_qzYGfy8uVq9dLdj2QrdfCPGYR6Vrp-d4F-aS9UN_UbmE445E

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