Maria Valeria Rezende, le don pour raconter les histoires

Cela faisait longtemps que je connaissais Maria Valeria Rezende, de nom…. Nous avons des amis-écrivains communs, une passion commune pour le Nordeste… Et puis j’ai reçu au printemps dernier son nouveau livre : Vasto mundo. Un coup de foudre, dévoré en un week end – et le lundi je la contactais pour lui dire que je voulais le publier en France !
Vous découvrirez ce nouveau roman dans notre collection Terra en mars 2017, sous le titre Vaste monde. Nous vous parlerons plus de l’auteure à ce moment-là – une personnalité haute en couleurs !
Foto: Mario Miranda Filho/Agência Foto

Foto: Mario Miranda Filho/Agência Foto

En attendant, j’ai pris avec moi dans mes bagages de vacances son premier livre, qui a été publié en France aux éditions Metailié : Le vol de l’ibis rouge. Quel plaisir j’ai eu à lire ce livre ! Comme j’aurais aimé publier moi-même ce magnifique roman…. Mais c’est sans remords – à l’époque de sa publication, en 2008, les éditions Anacaona n’existaient pas encore 🙂
Ce Vol d’un ibis rouge s’attarde sur la rencontre improbable de deux “paumés”, une pute atteinte du sida en bout de course, et un travailleur analphabète qui rêve d’apprendre à lire. Ils vont se compléter l’un l’autre, chacun offrant, généreusement, ce qu’il a : son don pour raconter les histoires pour l’homme, sa patience pour enseigner à lire et à écrire pour la femme, et beaucoup, beaucoup de tendresse pour ces deux êtres a qui la vie n’a pas fait de cadeau.
Extrait :
Rosalio a de la peine, tellement de peine pour cette femme ! elle lui rappelle cet ibis rouge, aux jambes longues et fines comme des roseaux, qu’un jour il a trouvé pris dans les branches d’une ronce, les plumes encore plus rouges, teintées de sang, il l’avait libéré et avait voulu le soigner, mais lui, méfiant, farouche, s’était enfui pour, qui sait ? saigner jusqu’à la mort, tout seul, délaissé dans ce désert tellement éloigné des marécages d’où il venait ; mais celle-ci non, celle-ci vient s’affaisser contre sa poitrine, elle ne s’enfuit pas, Rosalio ne le permet pas, il l’entoure de ses bras, la berce, doucement, et il commence à raconter….
Au fil du roman, Maria Valeria déroule le fil de leur vie…. Quilombo, travail forcé dans les mines d’or, pauvreté… Mais ce que j’ai trouvé merveilleux c’est la capacité de ces personnes à suivre leur rêve, à ne jamais perdre totalement espoir – ce rêve d’une vie meilleure… – et lorsque l’étincelle moribonde de leur destinée se rallume, on frémit….
Vol ibis rouge blog Anacaona
J’ai retrouvé dans ce roman la fantaisie et le goût pour les histoires de Maria Valeria, une générosité envers les personnages, une bienveillance, on sent qu’elle les aime, ces petites gens-là, ou plutôt ces grandes gens-là – car ce sont eux les vrais héros….
C’est le genre de livre que, d’un côté, on veut dévorer pour savoir la suite de l’histoire, mais dont, de l’autre côté, on veut également retarder la fin… Je l’ai presque refermé à regret, je voulais en savoir plus, entendre d’autres histoires !
Je me réjouis sincèrement de publier cette auteure dans quelques mois ! Une grande femme de plus, une grande auteure de plus à notre catalogue 😊

Je suis actuellement en train de traduire Vaste Monde, et c’est un régal de travailler dessus.
Ce Vol d’un ibis rouge va certainement m’inspirer… Lecture hautement conseillée en attendant mars 2017 !

Voici déjà en avant-première la couverture !
Illustration de Mauricio Negro

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