Courrier International – Dix millions de spectateurs pour un film coup de poing

Le film Tropa de Elite 2 (Troupe d’élite 2) attire les foules depuis sa sortie, le 8 octobre. Cette fiction tournée dans les favelas de Rio veut dénoncer non seulement la violence, mais aussi la corruption…

10.12.2010 | Juan Arias | El País

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Tropa de Elite 2 [Troupe d’élite 2] de José Padilha est devenu le film brésilien le plus vu de l’histoire du cinéma national. Le record de ces cinquante dernières années était détenu depuis 1976 par Dona Flor et ses deux maris, qui avait pour héroïne Sonia Braga et avait séduit 10 735 000 spectateurs. Tropa de Elite 2 l’a détrôné en attirant 10 737 000 Brésiliens dans les salles en un peu plus de huit semaines d’exploitation.

Ce film, la suite de Tropa de Elite réalisé en 2007 par le même Padilha, traite toujours de la violence des trafiquants de drogue dans les favelas de Rio de Janeiro, mais il aborde aussi cette fois un autre sujet brûlant : celui des milices composées d’anciens policiers et militaires qui se livrent, sous prétexte de protéger les habitants des favelas des narcotrafiquants, à des violences plus grandes encore, et avec la complicité de représentants du pouvoir politique et judiciaire. Des milices qui, ainsi, parviennent à faire modifier des décisions de justice et à faire élire des députés en subventionnant leurs campagnes grâce à l’argent de la violence et de la drogue.

Pour le critique de cinéma Luciano Trigo, le long-métrage est pour le spectateur “comme un coup de poing en pleine figure” qui lui montre la terrible réalité de Rio et de la violence, “dans un contexte de complicité et de corruption du monde politique local”. Pour voir ce film qui dépasse même l’audience au Brésil d’Avatar (9 millions de spectateurs) de James Cameron, les files d’attente peuvent atteindre un kilomètre, et certains n’hésitent pas à attendre des heures avant de pouvoir entrer : sorti le 8 octobre dans 662 salles, le film a été vu par 1,5 million de spectateurs dès le premier week-end.

Rappelant que le Brésil comptait deux fois plus de salles de cinéma au moment de la sortie de Dona Flor et ses deux maris, les critiques soulignent que Tropa de Elite 2 constitue un phénomène inédit dans l’histoire du Brésil et qui n’est pas probablement pas près de se répéter. Des salles, les spectateurs sortent bouche bée, incapables de prononcer un mot, abasourdis par la force de la terrible dénonciation du film. Le réalisateur José Padilha explique que si la réalité de la violence et des complicités entre monde politique et trafiquants de drogue est “supérieure à ce que montre le film”, le message est d’autant plus fort sur la pellicule qu’il est porté par la fiction.

Les scènes d’affrontement entre les forces spéciales de l’armée et la troupe d’élite du BOPE (Bataillon d’opérations spéciales) ont été tournées dans la favela Dona Marta, dans le centre de Rio, avec 60 vrais policiers, deux hélicoptères de l’armée et des armes de haute précision ; elles étaient d’un réalisme tel que les habitants, croyant assister à une vraie guerre entre police et narcos, se sont enfuis. Le personnage du capitaine Roberto Nascimento est devenu, dans ce deuxième opus, le sous-secrétaire à la Sécurité du gouvernement de l’Etat de Rio de Janeiro. L’intrigue s’enrichit de l’incompréhension que suscite son action chez son fils adolescent, permettant ainsi à des milliers de pères de famille de s’identifier au héros….

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